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Participation aux Assises Nationales des Ephad

Sur le vieillissement de la population, il y a un décalage problématique entre la perception du problème par l’opinion publique et les moyens mis en place par la puissance publique. Après des décennies de renoncement, des premiers signes ont suscité une certaine espérance au secteur de la longévité.

En 2018, la promesse d’Emmanuel Macron d’une loi grand âge a suscité une curiosité. Puis le secteur s’est emballé avec le rapport Libault. 414 000 participants à la consultation citoyenne de 2019 conclue par la mobilisation de 1,7 million de votes, ont même crée un début d’espoir.
Las, lors de son précédent quinquennat, le président de la République n’a pas fait de ce sujet une priorité politique. Pire, on apprend en cette rentrée qu’une feuille de route sur le grand âge et l’autonomie sera co-construite à l’horizon de mai 2023.

C’est peu de dire que le président de la République a fait naître une espérance dans ce secteur qui n’est pas comblée par les récentes annonces de cette rentrée.

Nous entrons dans une séquence particulière avec l’examen à venir du projet de loi de financement de la sécurité sociale. Cependant, il serait malhonnête de laisser à penser que PLFSS ne peut pas remplacer une grande loi sur l’autonomie. Il ne peut y avoir de travail parlementaire sérieux, ambitieux et transversal dans ce texte financier, tant les règles de son adoption contraignent les parlementaires.

Comme d’autres, je suis convaincu que nous avons besoin d’un vecteur législatif dédié pour balayer tous les sujets qui sont liés au vieillissement et à la longévité. Tous les rapports ont été fait sur le sujet.

Pour bâtir une société de la longévité, ce qu’il nous manque, ce n’est pas la conscience populaire mais le courage politique. Le vieillissement de la population appelle une mobilisation de l’ensemble des acteurs de la société.

Cette mobilisation devrait faire l’objet d’une organisation institutionnelle efficace. L’élaboration d’une stratégie nationale de la longévité et transition démographique en constituerait le premier jalon. Prenons l’exemple de la gouvernance de la question du handicap. Puis, l’animation de ce travail au long cours pourrait être pris en charge par un conseil interministériel de la longévité et une conférence nationale de la longévité.

Sans esprit de polémique, les dernières annonces du président de la République nous alertent. La concomitance de l’abandon de la loi grand âge et des annonces du président de la République pour avancer sur le droit de mourir dans la dignité crée en effet une ambiance d’âgisme inconfortable pour les militants de la longévité. Je fais le vœu que la nouvelle configuration politique à l’Assemblée nationale puisse conjurer par un travail en commun ces signaux faibles et le risque d’une nouvelle déception de tous ceux qui attendent une mobilisation nationale nette pour nos aînés.