

Loi Duplomb, la motion de rejet est un scandale démocratique
- 02/06/2025
Je tiens tout d’abord à vous exprimer mon indignation face au recours à une motion de rejet visant à empêcher l’examen de la proposition de loi dite “loi Duplomb”. Quelle que soit la nature ou la sensibilité du texte proposé, la représentation nationale se doit de garantir un espace de délibération ouvert et pluraliste, où chaque parlementaire peut faire entendre sa voix, proposer des amendements, et confronter ses idées.
Par ailleurs, les députées et députés du groupe Socialistes et apparentés à l’Assemblée ne souhaitent éluder aucun sujet. Nous sommes particulièrement conscients des défis auxquels font face les agriculteurs et agricultrices et des réponses urgentes à apporter en matière de concurrence déloyale, de prix rémunérateurs, d’accès au foncier et à l’eau comme ressources indispensables à toute activité agricole.
Notre ligne est claire : nous voulons garantir la souveraineté alimentaire de notre pays en renforçant notre capacité à produire.
Or un certain nombre de dispositions de ce texte sont en contradiction avec cet objectif. La mise en place notamment d’une dérogation permettant de réintroduire plusieurs produits, de la famille des néonicotinoïdes, en particulier l’acétamipride, ou présentant des modes d’action identiques à ceux de ces substances, constitue une fausse promesse à l’égard du monde agricole.
Les dangers de ces insecticides pour les pollinisateurs (ils y sont notamment exposés lors de l’ingestion du pollen des fleurs des cultures traitées comme de celles des terrains environnants du fait de la diffusion des néonicotinoïdes dans le sol) sont trop grands pour être ignorés.
Miser sur cette molécule reviendrait à retarder les investissements dans des solutions alternatives, et exposer les filières à une impasse brutale le jour où son interdiction sera actée. Il est donc préférable d’anticiper dès aujourd’hui une sortie progressive, plutôt que de subir une interdiction sans solution de rechange.
Pour accompagner les filières concernées par l’interdiction d’un produit, et en particulier la noisette, nous proposons la mise en place d’un plan de sortie, financé par l’Etat, permettant de soutenir l’ensemble des producteurs
Enfin je regrette profondément l’abandon par le Gouvernement du projet de loi « Egalim 4 » alors même que les négociations commerciales avec les agro-industriels et la grande distribution constituent l’un des principaux leviers pour améliorer le revenu des agriculteurs.

