France Info TV : « Essayez-nous » : pour sortir de l’impasse, assumons la culture du compromis

Depuis des jours, notre pays assiste, médusé, à un enchaînement d’avatars politiques. Dans ce marasme, je propose de dézoomer, de désescalader et de revenir au concret : pouvoir d’achat, hôpital, accès aux soins, logement, services publics, justice fiscale.

Un Premier ministre de la gauche : une option raisonnable
Il n’y a pas de majorité à l’Assemblée. Il faut donc construire des compromis. Une expérience conduite par un Premier ministre issu de la gauche et des écologistes est cohérente avec les attentes exprimées en 2024 et compatible avec une méthode claire : pas de programme imposé à 100 %, mais des accords utiles, texte par texte.

Gouverner sans 49.3, avec des majorités d’idées
Nous avons proposé de renoncer au 49.3. Cela implique de négocier à découvert, d’accepter parfois d’amender, parfois de rejeter, sans que le pays s’enflamme. C’est cela, la culture parlementaire du compromis qui manque tant à la France.

Retraites : la suspension, compromis utile et juste
Entre le statu quo et l’abrogation immédiate, je défends la suspension de la réforme : décaler sa montée en charge pour réparer une fracture démocratique née d’un 49.3 et épargner concrètement des centaines de milliers de personnes en 2026. Ce n’est pas un symbole : c’est une mesure tangible, lisible, réversible par le suffrage de 2027.

Priorités : pouvoir d’achat et services publics
Nous voulons plus d’oxygène sur la fiche de paie, un hôpital qui tient, zéro déremboursement des médicaments essentiels, et une justice fiscale avec une contribution mieux ciblée des ultra-riches. Voilà des bases de négociation sérieuses pour un budget utile.

Clarté et responsabilité
Je refuse la grande confusion : pas de coalition fourre-tout, pas d’ambiguïtés. Pas d’accord électoral ni programmatique avec LFI. Le schéma est connu : soutien sans participation possible de groupes qui choisissent la non-censure, comme nous l’avions fait jadis pour permettre la stabilité—et la discussion.

Mon message au chef de l’État
Monsieur le Président, essayez-nous. Non par esprit de boutique, mais par souci du pays. Sortons des postures. Donnons sa chance à une méthode qui apaise, qui discute et qui délivre.