

Fin de vie : une liberté nouvelle, une responsabilité collective
- 02/06/2025
L’Assemblée nationale a récemment adopté deux textes majeurs : l’un sur le développement des soins palliatifs, l’autre sur l’accompagnement dans la fin de vie. Ces lois soulèvent des questions profondément humaines, éthiques et politiques. J’ai longuement réfléchi au sens de mon vote, conscient qu’une telle décision ne se prend jamais à la légère.
Je suis favorable à la création d’un accompagnement dans la fin de vie, mais uniquement dans un cadre strictement encadré et à condition qu’il soit indissociable d’un renforcement massif des soins palliatifs. L’accompagnement dans la fin de vie ne doit jamais devenir un substitut aux soins, ni pallier les carences d’un système de santé parfois défaillant.
Aujourd’hui, de trop nombreuses personnes n’ont pas accès à une prise en charge adaptée de leur souffrance en fin de vie : 22 départements ne disposent d’aucun service de soins palliatifs. Il était donc indispensable de légiférer pour garantir leur accessibilité sur l’ensemble du territoire.
Avec le groupe Socialistes et apparentés, nous avons défendu une ligne exigeante, notamment en faisant adopter un amendement interdisant les maisons de soins palliatifs à but lucratif. C’est une avancée importante, pour que l’accompagnement de la fin de vie ne relève jamais d’une logique marchande.
Mais je ne peux ignorer non plus les situations extrêmes où, malgré un accompagnement de qualité, la souffrance demeure insupportable, et où une personne, en pleine conscience, demande à ce que sa volonté de mourir soit respectée. Je considère qu’un tel choix, lorsqu’il est libre, éclairé et rigoureusement encadré, doit pouvoir être entendu et accompagné.
Le texte prévoit cinq conditions cumulatives pour accéder à ce dispositif : être majeur, résider en France, souffrir d’une maladie grave et incurable en phase avancée, éprouver une douleur réfractaire, et être en capacité d’exprimer une volonté libre et éclairée. Cela garantit un encadrement rigoureux, respectueux de la liberté individuelle et de la dignité collective.
Il s’agit de reconnaître une liberté nouvelle, sans jamais renoncer à notre devoir de soin, de protection et de solidarité envers les plus vulnérables.