

Justice fiscale : pourquoi je défends la taxe sur les ultra-riches
Le 22 septembre, j’étais l’invité de BFMTV face à Charles Consigny pour débattre d’un sujet qui cristallise les passions : la proposition de Gabriel Zucman d’instaurer une taxe sur les ultra-riches.
Dès le début, mon contradicteur a opposé ceux qui « créent de la richesse » et ceux qui, selon lui, n’en créent pas. Je crois qu’il est essentiel de sortir de cette vision caricaturale. La richesse, ce n’est pas seulement l’œuvre des grands patrons ou des investisseurs. Un salarié qui travaille, un consommateur qui achète, un chercheur qui innove, un entrepreneur qui prend un risque : tous participent à la création de richesse. C’est pourquoi je défends une alliance des productifs, bien au-delà des clivages artificiels que certains voudraient dresser.
Mais surtout, j’ai rappelé une réalité que nul ne peut ignorer : l’explosion des inégalités patrimoniales. En trente ans, les 500 plus grandes fortunes françaises sont passées de 6 à 8 % du patrimoine national à plus de 40 %. C’est dans la détention du patrimoine que les inégalités se sont le plus accrues. Or, dans une période de crise des finances publiques, il est de notre devoir de réfléchir à un partage plus équitable de l’effort collectif.
Notre République repose sur un principe simple et clair, gravé à l’article 13 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen : chacun contribue « à raison de ses facultés contributives ». Autrement dit, plus on a de richesse, plus on doit contribuer. Or, aujourd’hui, de nombreuses études montrent que les ultra-riches, grâce à une ingénierie fiscale sophistiquée, paient proportionnellement moins d’impôts qu’un cadre supérieur.
Face à cette injustice, la taxe proposée par Gabriel Zucman n’est pas une mesure idéologique, mais un outil pragmatique pour rétablir l’équilibre. Elle permettrait de financer nos services publics, de répondre aux urgences sociales et écologiques, et de redonner du sens à l’impôt comme instrument de solidarité.
Je continuerai à défendre cette idée, non par dogmatisme, mais parce qu’elle est au cœur de la justice fiscale et sociale que notre pays mérite.